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“ Cependant je veux pendant toute ma vie enlever des grains de sable dans l’espoir que le rocher un jour ou l’autre bougera “ Dieter Baumgart

 


 !  Claudine et Solange à Faréna - 2006

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RAPPORT DE SEJOUR À FARENA
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COMMUNE DE DINDANKO
CERCLE DE KITA
REGION DE KAYES - REPUBLIQUE DU MALI

Claudine
Solange

11 au 23 janvier 2006

1 - Remerciements -

2 - Rappel -

3 - Notre séjour à Faréna du 11 au 23 Janvier 2006 -

4 - Conditions d'hébergement -

5 - Bilan des consultations -

6 - Action de formation théorique -

7 - Action de formation pratique -

8 - Action de sensibilisation -

9 - Remise de matériel et de médicaments -

10 - Concertation avec le personnel et le Maire Adjoint -

11 - Réflexions, Propositions -

 


1 - Remerciements -

- Au Professeur Somita Keita, pour son accueil à Bamako et pour avoir mis sa voiture à notre disposition,

- Au Colonel Keita pour le retour à Bamako

- A Allassane Diarra et Sayon Keita les enseignants de Faréna pour les heures de discussion, les promenades dans la campagne et leur bonne humeur contagieuse.

- A Ali et Mamadou Keita et à Mamadou Touré pour leur collaboration sans faille.

- A Djambou et Fatimetou pour le travail en commun, leurs attentions et pour les centaines de litres d’eau qu’elles ont transportées pour nous.

- A Houde Keita pour l’organisation parfaite de notre séjour.

2 - Rappel -

Le village de Faréna fait partie de la commune rurale de DIDANKO dans le cercle de Kita, région de Kayes.
La commune de Didanko comprend les villages de Garagou, Blissibougou, Dindanko, Sagafing, Séroumé, Guétala, Sorongolé, Kobokoto et Faréna. sur un territoire d’environ 35km Est-Ouest et 50 km Nord-Sud traversé par de nombreux cours d’eau temporaires (marigots) et difficile d’accès (pistes impraticables en saison des pluies). La commune compte environ 10 000 habitants.
Située près de la boucle du Baoulé dans la région historique du Kaarta, la commune est nommée “terre du Bague”, le climat est sahélien et l’activité essentiellement agricole.
Faréna est le plus gros village de la commune avec 2300 habitants.
C’est un village de cases à habitat groupé que l’on peut traverser à pied en toutes dimensions en environ 15 mn, construit près du confluent de deux marigots.
L’approvisionnement en eau potable est assuré par trois forages avec pompe, mais la population utilise aussi l’eau des puits et des puisards (trous creusés dans le lit à sec du marigot).
Cultures de mil, maïs, élevage bovin et ovin, un peu de volailles, un peu de maraîchage : choux, oignons, tomates, salades, tabac.
Compte tenu de l’éloignement des terres fertiles, une partie des habitants passe la saison des cultures (juin-novembre) dans un habitat d’hivernage à 15 ou 20 km.

Accès : La principale difficulté de cette région est toujours l’enclavement. L’accès à la commune de Dindanko est difficile :
De Bamako à Kita en voiture, il faut compter, après une vingtaine de km de route goudronnée, environ trois heures trente à quatre heures de piste “ tôle ondulée” .
Mais le goudronnage de cette portion Kati-Kita (160 km) est prévu pour l’année prochaine ce qui facilitera sans aucun doute le trajet.

Nouveautés :
1. De Kita à Kourouninkoto, 120 km de piste refaite, qui nous amène en deux heures à Kourouninkoto.
2. Il existe des cars faisant la liaison Bamako -Faréna: un aller retour par semaine.
3. La cabine téléphonique fonctionne (mais téléphone par satellite avec cartes prépayées, donc très cher)

3 - Notre séjour à Faréna du 11 au 23 Janvier 2006 -

Les 9 et 10 janvier:
Solange Galian, aide-soignante et auxiliaire de puériculture, et moi sage-femme, arrivons le 9 en fin de journée à Bamako. Le lendemain, 10 janvier, c’est la fête de la Tabaski, jour férié. Nous en profitons pour découvrir Bamako sous un aspect que je ne connaissais pas : le centre ville absolument désert, toutes les boutiques fermées, on peut enfin y marcher tranquille.
L’après-midi, rencontre avec Houde Keita, maire-adjoint de Dindanko, Maurice Keita, le maire et le professeur Somita Keita, dermatologue originaire de Faréna, pour l’organisation de notre voyage.

Le 11 janvier :
Départ pour Faréna. Le professeur Keita envoie son fils le lieutenant Keita à Faréna et nous partons Solange, Houde Keita et moi dans son 4X4, dûment munis d’un ordre de mission destiné à nous faciliter le trajet.
Arrivée à Faréna à la tombée de la nuit. Nous saluons le chef de village, le personnel de santé : Fatimétou, Djambou, Mamadou, Ali et Touré puis nous nous installons dans notre appartement : le bureau du directeur de l’école.

Le 12 janvier :
Nous (re) découvrons le village, le centre de santé, faisons plus ample connaissance avec les matrones et les aide-soignants, avec les deux enseignants qui seront nos hôtes pendants deux semaines: Allassane Diarra le directeur et Sayon Keita son adjoint.
L’après-midi est consacrée aux festivités en l’honneur de notre arrivée : danses et musique.
Puis rencontre avec l’association des femmes.
Ensuite, réunion avec le personnel de santé et le Maire adjoint sur l’organisation de notre séjour : les horaires et l’organisation des consultations, le matériel, les médicaments, les sensibilisations.

Les 13, 14, 16,17, 18, 19, 20, 21 et le 23 au matin : journées de consultations .
Nous sommes répartis en deux équipes : Solange avec Ali et une des matrones, moi avec Mamadou et l’autre matrone. Mamadou Touré le gérant de la pharmacie distribue les médicaments et appelle les consultants.
Quand il y a lieu Ali, Mamadou et Solange s’ occupent des pansements, des injections, des perfusions.

Les 15 et 22 janvier :
Visites de sensibilisation dans les familles.

Le 23 janvier: retour à Bamako
Nous devions prendre le car, finalement nous profitons de la présence à Faréna du Colonel Keita et de son retour précipité à Bamako pour rentrer avec lui en voiture. C’est tellement plus rapide et plus confortable, même si compte tenu de l’état de la piste Kita-Kat (160KM) cela n’ a rien d’un voyage d’agrément. Vivement que ce tronçon soit goudronné !

4 - Conditions d'hébergement -

Nous avions demandé un logement indépendant, près du dispensaire, notre demande a été entendue.
Nous avons été logées à l’école, dans le bureau du Directeur, une chambre avec deux lits où nous avons accroché nos moustiquaires, et une réserve pour entreposer nos affaires. Les responsables de Faréna ont également pensé à notre nourriture et à notre boisson et apporté de Bamako de quoi soutenir un siège: trois cartons d’eau minérale, des pommes de terres, des oignons, des boites de conserves, du lait, du café et même un camping gaz .
Une cuisinière proche de notre logement préparait nos repas, et les matrones Fatimetou et Djambou nous ont approvisionnées en eau pendant tout notre séjour.

5 - Bilan des consultations -

357 consultations dont 41 CPN, 125 enfants, 181 consultations d'adultes .
Pathologies rencontrées :

- ORL: (otites, rhino-pharyngites,bronchites)
- abcès dentaires
- paludisme
- diarrhées, parasitoses intestinales, gastralgies,
- douleurs rhumatismales,
- HTA
- problèmes gynécologiques, un abcès du sein,
- Malnutrition dont un cas sévère (18 mois, 6 kg)

 

6 - Action de formation théorique -

a. Pharmacie :
- Après la remise du stock de médicaments apportés par PPUN :
Information sur les médicaments, leurs équivalences et leurs indications.
Rangement de la pharmacie et classement des médicaments par classes thérapeutiques.
- Formation formelle sur les médicaments de la douleur.
b. Obstétrique :
-Plusieurs soirées de discussion théorique avec les matrones sur des sujets tels que :
dessins anatomiques, prise en charge des crises d’éclampsie, les transferts anténataux (présentations transverses, utérus cicatriciels), les hémorragies de la délivrance, la dystocie des épaules etc...

7 - Action de formation pratique -

Tout au long de nos journées de consultation : auscultation pulmonaire, palpation abdominale (foie, rate, reins), distinction coeur foetal/pouls maternel, les différentes douleurs abdominales (la principale cause de consultation), les pertes vaginales normales et pathologiques..…etc.

8 - Action de sensibilisation -

En accord avec l’association des femmes, nous avons passé deux matinées, les 15 et 22 janvier à effectuer des visites de sensibilisation dans plusieurs familles du villages (une dizaine) avec les matrones.
Thèmes abordés au cours de ces causeries : la planification familiale, les consultations prénatales, la nutrition des enfants, l’hygiène , l’eau, les vaccinations, la ménopause...

9 - Remise de matériel et de médicaments -

Nous avons remis au dispensaire le carton de médicaments de PPUN et demandé qu’ils soient intégré au stock existant et vendus au même prix que les génériques . Houde Keita, responsable de l’association de gestion du dispensaire s’est engagé à nous faire parvenir ultérieurement le montant de ce don. J’ai également remis au dispensaire un pèse-personne (récupération) et laissé mon tensiomètre puisqu’il n’y en avait plus .

10 - Concertation avec le personnel et le Maire Adjoint -

Plusieurs concertations ont permis de :
-> Faire fabriquer pendant notre séjour des étagères pour la pharmacie, la salle de pansements et la salle d’accouchement.
-> Se mettre d’accord sur des améliorations à apporter :

a. construction d’une table d’accouchement ( plan donné),
b. achat d’une balance pour enfants,
c. achat d’un autre appareil à tension,
d. achat de matelas recouvert de skaï ou de toile cirée pour la salle d’accouchement.
e. mise au point d’une liste de médicaments essentiels à avoir au dispensaire:

• Traitements per os -
Acide Acétyl Salicylique (aspirine) : cp de 100 mg et 500 mg. 3000
Hydroxyde d’aluminium : cp à 500 mg. 1000
Amoxycilline et/ou Ampicilline : sirop à 125 mg (enfants) : 50 ; cp à 250 ou 500 mg :1000
Buthylhyoscine : cp à 15 ou 10 mg. 500
Chloroquine cp à 100 mg. 2000
Cotrimoxazole (= sulfaméthoxazole + triméthoprime) : cp à 400 mg : 2000
Erythromicyne : cp à 500 mg : 200
Fer + acide folique, cp à 100mg+0,25.
griséofulvine cp à 100 mg : 1000
Ibuprofène, cp à 200 mg ou 400 mg : 1000
Mébendazole cp à 100 mg (ou Flubendazole ou Albendazole) : 500
Métronidazole 250 mg : 1000
Multivitamines : sirop pour enfants : 25, cp pour adultes: 1000
Niclosamide (ténia) cp à 500 mg : 50
Nystatine : cp à 100 000 UI : 1000
Paracétamol cp à 100 mg (enfants) et 500 mg : 3000
Phénoxyméthyl Pénicilline (= Pénicilline V) : sirop à 125 mg : 50 et cp à 250 mg : 2000
Praziquantel cp à 600 mg (Bilharziose) : 50
Quinine sels : cp à 200 mg: 2000
Rétinol (vitamine A) capssules à 200 000 UI : 200
Sels de réhydratation orale (SRO) : 100
Si possible : Spasfon comprimés à avaler ou à sucer (Phloroglucinol) : 100

• Traitements à usage externe -
Benzoate de Benzyle émulsion à 25% ou à 90 % : 2 litres
Vaseline à l’oxyde de zync : 10 tubes Tétracycline pommade ophtalmique : 30.
Chlorhexidine à 5% : 2 litres
si possible : Bétadine dermique, moussante et gynécologique ou l’équivalent (polyvidone iodée)2 ou 3 de chaque

• Médicaments injectables -
Ampicilline ou Amoxycilline 500mg ou 1g.: 200
Buthylhyoscine 20 mg. 50 ampoules. Dexaméthasone 4 mg. 20 ampoules.
Diazépam 10 mg. 10 ampoules Hydrocortisone 100mg. 10 ampoules
Méthylergométrine 0,2 mg. 50 ampoules. Et oxytocine (= syntocinon) 5 UI : 25 ampoules.
Pénicilline G Benzatine, flacon à 2,4 Millions d’UI. 10 fl.
Pénicilline G Procaïne flacon à 3 Millions d’UI. 50 fl.
Quinine sels : ampoule à 200 mg ou 300 mg. (traitement injectable du Palu) : 50
si possible : Phloroglucinol (=spasfon) : 50 ampoules

11 - Réflexions, Propositions -

- La durée de la mission nous a semblée trop courte. Solange et moi étions d’accord pour penser qu’une prochaine mission devrait être d’au moins trois semaines sur place , pour nous permettre de programmer quelques déplacements dans d’autres villages de la commune et surtout pour permettre à la population des environs de venir aux consultations.
Par ailleurs cela permettrait de mieux suivre certains patients (renutrition d’enfants, suivi de maladies ou de plaies).
En effet si les premiers jours nous avons eu affaire exclusivement aux habitants de Faréna, au fil du temps les patients sont venus des villages environnants et les derniers jours nous avons vu arriver également de nombreux nomades du secteur.
- Concernant les médicaments, quelques difficultés liées au trop grand nombre de spécialités d’une même molécule, pour le personnel du dispensaire, le gérant du dépôt et pour moi qui n’emporte pas le Vidal en mission et me suis trouvée un peu dépourvue sur les indications de certaines spécialités.
Si c’est possible , moins de spécialités et un plus grand nombre d’unités de chaque molécule.
- Une mission de deux personnes semble tout à fait adaptée, sage-femme et aide soignante ou sage-femme et infirmière, le logement dans l’école, tout près du dispensaire est très bien adapté et nous pensons qu’ Allassane Diarra le directeur de l’école ne refusera pas de prêter une nouvelle fois son bureau.
- Il y a une réelle volonté des responsables de Faréna d’améliorer les conditions sanitaires de la population, ainsi qu’une véritable motivation professionnelle chez tous les agents de santé, et c’est la garantie pour PPUN que les missions sur place auront un effet positif.