Le
mot de la Présidente
Ou
Le Théorème de Pinocchio
Voici 8 années que l’association
essaie de proposer une aide solide aux populations démunies; grâce
à vous tous, gens de bonne volonté, nous inscrivons nous
enfin dans la durée ?
Un petit bilan me semblait intéressant; certes de mon point de
vue ( et du votre, amis fidèles! ) il ne peut sur le terrain qu’être
positif , mais voici qu’en tant que responsable d’une association
d’aide au développement je m’interroge sur vous…
qui vous ? mais vous, les futurs bénévoles, les futurs volontaires,
les futurs engagés…
Voici donc que, sur certaines motivations, je me permets de réfléchir.
En tant que responsable du recrutement, c’est bien nombreuses que
tombent les demandes dans ma boite aux lettres; et parfois je doute, je
m’interroge sur cette volonté à “faire de l’humanitaire”.
La plupart de ces messages sont à la fois respectables …
et très contradictoires…
Il y a l’envie évidente d’aider autrui, d’apporter
une aide au plus petit, au plus faible: rien que de très moral
à vouloir chasser l’inacceptable injustice…et dans
le même temps, il y a cette envie terrible de se faire plaisir !
En soi il n’y a en cela rien d’inavouable ou de condamnable,
cependant: chercher par chez nous un service “clef en mains”
pour se satisfaire ne me semble pas à la hauteur de notre volonté
associative.
Petit aparté: "J'ai refait tous les calculs, notre projet
est irréalisable, il ne nous reste plus qu'une chose à faire,
le réaliser". LATECOERE.
Il a bien su s’élever, lui à ce propos… Et ce
n’est pas PPUN qui refusera d’applaudir !!
En fait, certains de ces bénévoles ont uniquement besoin
d’une structure qui les prenne en charge pour un petit séjour,
bien limité dans le temps, qui satisfasse leur petite expérience.
Et certains autres qui partent (ou retournent) au loin, bien loin, en
recherche de souvenirs, dans un bain guimauve de sentimentalo-sensiblerie.
Ils croient rester dissimulés car ils n’avouent jamais…
le réveil est brutal ! Pauvrets !
Il y a grande confusion avec faire du bénévolat et faire
une action à la fois utile et efficace! est il nécessaire,
pour se faire, de partir dans les pays les plus lointains, les plus exotiques
?? ah ! voilà pourquoi fleurissent, aux grandes saisons estivales,
les demandes variées de jeunes bénévoles désœuvrés
qui allient 1/3 de leurs vacances avec 1/3 d’expérience égotique
pimentée de pauvreté et 1/3 de découverte plus ou
moins aventureuse, anecdotique et réjouissante. Sur quel dos ?
En fait nous voulons tous être aimés ; pas voulons mais rêvons
; sincèrement et naïvement rêvons ; naïvement et
innocemment. Mais nous nous trompons sur nous : nous rêvons d’être
préférés !! aimés, oui, mais préférés.
Un enfant reconnaîtrait cela sans peine, et nous ? nous confondons
amour, préférence, perfection et repos d’amour. Nous
n’allons pas sur place pour cela. Il faut rester simple à
ce sujet, sans sentimentalité sucrée.
Et l’action d’aptitude et de savoir ? et le transfert de compétences
? et l’échange des valeurs ?
Je m’interroge, avec vous: est il plus motivant d’aller repeindre
une école dans un pays en voie de développement ( très
éloigné évidemment !) que tenir un stand un dimanche
pour rassembler des fonds, monter et écrire un projet pour rechercher
une subvention, solliciter parents et voisins pour remplir la sébile
associative?
L’envie sincère de faire quelque chose, va de pair avec la
compétence à apporter.
Donc résumons nous: que faut-il être pour être un BON
Candidat- Bénévole- Humanitaire, majuscules comprises. Etre
très professionnel: savoir d’abord réflexion garder…
ne pas hésiter à s’auto évaluer, être
d’une grande rigueur morale avec soi-même et analyser honnêtement
ses motivations puis les avouer franchement, en tout cas ne pas les dissimuler
!!
Se renseigner d’avance sur l’association certes, mais aussi
sur la situation du terrain, connaître les besoins réels
de la population concernée. Fuir le sentimentalisme.
Ensuite savoir attendre, surseoir si nécessaire, temporiser un
départ … si on vous le conseille !!
Enfin et avant tout : manquer totalement de sensibilité.…Hé
! Ho ! l’homme n’est pas de bois !!
Oh, oh ; Vous en pensez quoi ??
Catherine
Présidente PPUN
A.G. du dimanche 30 octobre 2005
Voir le "Mot
de la présidente " 2004
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VOYAGE AU CONGO
19 Juillet 1925 - 20 février 1926
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- Qu'est-ce que vous allez
chercher là bas ?
- J'attends d'être là bas pour le savoir. Je me suis
précipité dans ce voyage comme Curtius dans le gouffre.
Il ne me semble déjà plus que je l'aie voulu (encore
que depuis des mois ma volonté se soit tendue vers lui);
mais plutôt qu'il s'est imposé à moi comme une
fatalité inéluctable, comme tous les événements
importants de ma vie.
ANDRÉ GIDE
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